
Tome 1 Origines: L'Odyssey de Spiktri
►Votre prochain voyage commence ici : entrez dans l’univers de Spiktri.
Bienvenue dans un univers où la frontière entre la réalité et l'imagination s'estompe, où l'art se mêle à la science, et où l'aventure prend une forme inédite. Vous tenez entre vos mains le coffre numérique intitulé "L'Odyssey Spiktri Quête Ultime Spiktrum", une invitation à un périple extraordinaire à travers le Multivers Spiktronien.
Dans le chaos perpétuel du multivers, les personnages sont loin d'être des entités fixes. Ils changent constamment, se réinventant au gré des perturbations dimensionnelles. Leur apparence, leur essence, parfois même leurs souvenirs fluctuent comme des échos perdus dans l'immensité des réalités parallèles. Leurs visages se recomposent, se superposent, tantôt familiers, tantôt étrangers, tandis que le multivers les entraîne dans une danse sans fin.

Les perturbations, ces ondes mystérieuses qui déchirent et recousent le tissu de l'existence, n'épargnent personne. Ce que l'on perçoit n'est qu'un instantané fugace, une version éphémère d'eux-mêmes. Ils sont des puzzles dimensionnels, des mosaïques vivantes dont les pièces ne cessent de se réarranger. Les émotions qui les traversent, les relations qu'ils construisent, tout est en mouvement, tout est incertain.

►Leur identité est fluide, malaxée par la force des dimensions entrelacées. Ces êtres vivent avec la connaissance qu'ils ne sont jamais tout à fait les mêmes. Ils acceptent leur nature changeante, sachant que dans cet équilibre fragile et capricieux, réside la seule vérité immuable : rien ne reste, tout change.

"Ce que vous venez de lire n’est pas une simple histoire. C’est votre réalité. Les mots que vous avez parcourus sont un reflet de ce que vous vivez, de ce que vous êtes, mais que vous ne pouvez percevoir.
Vous avez la chance de voir, et vous êtes guidé par l'Oracle . Elle vous a conduit vers l'Odyssey Spiktri, un voyage bien plus grand que vous ne l'imaginez. Bientôt, vous serez absorbé par les multivers.

Vous ne le savez pas encore, mais vous êtes l’architecte de mondes invisibles—le DarkNexium, ici, il a un nom. Des mondes que vous ne pouvez observer, et pourtant… ils existent.

Écoutez bien : tout ce que vous pensez être fixe n’est qu’un mirage. Vos choix, vos doutes, tout cela construit et déconstruit la trame de votre existence. Le multivers vous enveloppe, et la réalité n’est que l’ombre des possibles.
N’oubliez jamais : la vérité ne se révèle qu'à ceux qui osent questionner la nature de leur propre réalité. Le reste n’est qu’illusion."

"L'Hypnose d'Elektra : Le Voyage Commence"
Vous étiez sur votre planète Terre. Vous étiez simplement curieux ce jour-là, comme un voyageur de passage dans l’étonnante cité de Carcassonne. Une journée comme une autre, peut-être un peu grisâtre, où l’idée de visiter un musée semblait être une agréable évasion. Vous avez ouvert votre téléphone, tapoté quelques recherches : "musées à proximité." La liste déroulante de Google a été votre guide. Parmi les résultats, un nom s’est distingué : "Musée Spiktri Street Art Universe."
Les avis promettaient une expérience unique, hors normes, quelque chose que vous ne verrez nulle part ailleurs. Vous avez hésité, intrigué. Pourquoi pas, après tout ? Vous avez décidé de tenter votre chance. "Allez, juste un musée."

Direction Ferrals-les-Corbières, un village niché dans les collines, où le musée promettait cette expérience différente. Après un trajet d’environ vingt minutes, me voici arrivé devant le lieu. Deux grandes cuves métalliques couchées sur le côté délimitaient l’entrée, marquant immédiatement l’étrangeté du lieu.
Face à moi se dressait un bâtiment imposant, surmonté d’une inscription vieillie : "Cave Coopérative 1934." Ce vestige d’un autre temps semblait réinterprété par l’art moderne. Sur le toit, des sculptures déjantées défiaient les lois de la gravité, tandis que des graffitis vifs et colorés habillaient les murs avec une énergie presque chaotique.
Intrigué, je ralentis. J’ouvre la vitre de ma voiture pour mieux observer. Sur le mur de droite, une immense fresque capte immédiatement mon regard : Albert Einstein, tenant une loupe d’un geste savamment calculé, semblait m’observer en retour. Ses yeux fixaient l’horizon comme s’il cherchait quelque chose. Et là, juste au-dessus de lui, un colibri géant aux ailes majestueuses semblait suspendu dans le temps. Mais ce qui m’a réellement frappé, c’était son bec. Il n’était pas simplement peint : il était une clé, nette, précise, comme si elle pouvait ouvrir quelque chose d’invisible à mes yeux.
Un étrange frisson a parcouru mon échine. Ce lieu n’était pas comme les autres. Ce n’était pas juste un musée. C’était une porte vers l’inconnu, et à ce moment précis, je ne savais pas encore à quel point j’avais raison.

Je repère un panneau indiquant Parking et décide de m’y diriger. Une fois garé, je descends de la voiture et prends quelques instants pour observer les alentours. L’ambiance du lieu semble presque vivante, mais je me ressaisis : je suis ici pour visiter un musée, rien de plus. À la recherche de l’accueil, mon regard se pose sur un autre panneau, Accueil, un peu plus loin. Je m’y dirige, faisant quelques pas à travers ce décor déjà intrigant.
En entrant, je suis accueilli par une femme dont la présence est à la fois chaleureuse et énigmatique. Elle me salue d’un ton doux mais assuré :
"Bonjour, bienvenue au musée."
Je lui réponds presque machinalement :
"Bonjour, je viens pour visiter le lieu."
À cet instant précis, tout bascule.Son regard, perçant et profond, semble me captiver, m’immobiliser sur place. Sa voix, mélodieuse et hypnotique, résonne dans mon esprit, comme si elle était directement reliée à mes pensées. Je ne peux détourner mes yeux des siens, et pourtant, je ne ressens ni peur ni malaise. Il y a quelque chose d’inexplicable, une force que je ne parviens pas à comprendre.
Avant même que je ne m’en rende compte, elle glisse un plan de visite dans mes mains. Mes doigts se referment automatiquement sur le papier, comme si j’étais sous son contrôle. Je regarde le plan, mais il semble étrange, presque vivant, comme si les lignes et les couleurs dansaient sous mes yeux. Je relève la tête pour lui poser une question, mais elle n’est plus là.
Et à ce moment précis, je comprends : cette visite ne sera pas comme les autres. Une force mystérieuse s’est déjà emparée de moi, et il n’y a plus de retour possible.

Vous avez acheté un billet, simplement curieux de découvrir le fameux Musée Spiktri Street Art Universe. Le lieu promettait une expérience unique, et votre esprit bouillonnait déjà d’impatience à l’idée de déambuler dans cet univers artistique hors du commun.
Vous tenez dans vos mains la carte que l’hôtesse vous a remise, un plan coloré et magnifiquement dessiné. Chaque couloir et chaque salle d’exposition y étaient représentés, comme une œuvre d’art à part entière. Les courbes d’encre semblaient presque danser sous vos yeux, hypnotiques, tandis que vous passiez votre doigt sur les tracés.
Puis, votre regard s’arrête net.
Au bas de la carte, presque dissimulée sous un entrelacs de lignes artistiques, une phrase minuscule attire votre attention. Vous plissez les yeux pour mieux la lire, comme si elle ne voulait pas se dévoiler facilement.
"Le professeur Aleint recrute pour une expédition sur la planète Earthrum afin d’éviter une terrible catastrophe : une extinction de la vie."
Votre cœur manque un battement. Qu’est-ce que cela signifie ? Earthrum ? Une planète ? Vous relevez la tête, scrutant les alentours, mais rien ni personne ne semble accorder d’importance à cette mystérieuse phrase. Pourtant, elle vous semble écrite pour vous, comme un appel dissimulé, une mission cachée dans les méandres de ce lieu étrange.
Le papier dans vos mains semble soudain plus lourd. Vous sentez une montée d’adrénaline, un mélange d’excitation et d’appréhension. Et sans même vous en rendre compte, vous murmurez à voix basse :
"Earthrum... C’est quoi ce délire ?"
Mais au fond de vous, vous savez déjà que votre visite ne se limitera pas à une simple découverte artistique. Ce billet que vous avez acheté, cette carte que vous tenez, sont bien plus qu’un accès à un musée. C’est un portail vers quelque chose de bien plus grand, et il semble que le destin ait décidé de vous y emmener.

Votre cœur bat plus vite. Cette phrase n’était pas là plus tôt. Ou peut-être que si ? Vous relisez les mots, sentant une étrange pression s'installer, comme si une force invisible commençait à agir autour de vous.
Trop tard.
Vous venez de lire ce message, et l’air semble se déformer autour de vous, votre vision se trouble tandis qu’une sensation de vertige vous saisit. Une énergie se tord devant vous, un point noir qui se dilate, vous aspirant inexorablement.
Vous êtes happé par un trou de ver. Le musée, le monde autour de vous, tout disparaît alors que votre corps est tiré dans un vortex tourbillonnant. Vous venez de pénétrer dans le premier bâtiment, mais ce n'est pas celui des simples visiteurs, c’est celui des initiés, ceux qui se préparent à l’inconnu.

Vous réalisez soudainement que le billet que vous avez acheté n’était pas pour une simple visite. C’était un passage, une porte ouverte vers une aventure qui vous dépasse. Le musée Spiktri n’est pas qu’un lieu d’art... c’est un point de convergence, un carrefour entre les réalités. Et vous, maintenant aspiré dans ce voyage, êtes déjà au centre de l’histoire.
La lumière se décompose en faisceaux éblouissants, et une nouvelle réalité se déploie sous vos yeux. La planète Eartrum a besoin de vous, et Aleint attend vos pas dans ce voyage sans retour.

Vous apercevez au loin la planète Eartrum, plongée dans une lente déperdition. Son atmosphère semble effilochée, comme si l'essence même de sa vitalité s'évaporait peu à peu. Tandis que vous observez ce spectacle désolant, un personnage insolite apparaît sur le côté droit de votre champ de vision.
Il s'agit d'une créature étrange, mi-robot, mi-végétal, une fusion inattendue qui semble défier les lois de la nature et de la mécanique. À première vue, on dirait qu'elle a été confectionnée à partir d'objets recyclés. Sa tête est réalisée à partir de vieilles bombes de peinture graffiti, tandis qu'une crête, composée elle aussi de bombes alignées, donne à l'ensemble un aspect à la fois rustique et audacieux. Des plantes vivantes s'enroulent autour de son corps, animant sa structure mécanique de façon presque organique.

Son corps est un assemblage harmonieux de végétation et de métal, les composants mécaniques se mariant aux vignes et feuilles luxuriantes qui croissent de manière inattendue sur ses articulations. C’est comme si la technologie et la nature avaient décidé de cohabiter, chacune trouvant sa place dans l’autre.
La créature avance lentement, chaque mouvement accompagné du bruissement des feuilles et du grincement des pièces mécaniques, vous donnant l’impression que ce personnage est non seulement une œuvre de bricolage, mais une entité vivante. Ses yeux, dissimulés sous les éclats de métal et de végétation, semblent observer le monde avec une curiosité mélancolique, comme s'ils comprenaient ce qui est en jeu sur la planète moribonde qui se dessine au loin.

La créature, mi-végétale, mi-déchet industriel, avance lentement vers le centre, où se dresse un escalier en colimaçon. Ses mouvements, à la fois fluides et mécaniques, résonnent faiblement. Elle s'arrête au pied des marches, se dresse droite, et vous fixe en silence, ses yeux lumineux perçant l'obscurité.

Les livres eux-mêmes semblaient vibrer, comme animés par une énergie subtile. Vous pouviez presque sentir les connaissances qui les imprégnaient, comme un écho muet se diffusant dans l’air. Tout ici respirait la magie et le mystère. C’était comme si la bibliothèque entière était un portail vers un savoir oublié, attendant seulement d’être exploré par ceux qui oseraient franchir la frontière entre l’ordinaire et l’inconnu.

Alors que vos yeux s'habituent à l'étrange lumière et que la sensation de vertige commence à s'atténuer, vous remarquez une activité étrange tout autour de vous. De nombreuses créatures sillonnent la bibliothèque, leurs mouvements précis et synchronisés, comme si elles suivaient une chorégraphie invisible. Leurs formes sont variées—certaines semblent entièrement mécaniques, d’autres en partie faites de végétation, et certaines combinent les deux, comme celle que vous avez déjà aperçue.
Il vous semble soudainement évident qu'elles ne sont pas simplement là pour explorer, comme vous. Non, elles ont un but, une mission. Ces créatures jouent un rôle important dans ce lieu, et à voir la rigueur de leurs mouvements, vous comprenez qu’elles sont comme des sentinelles, des gardiennes. Leurs yeux, s’ils en ont, semblent scanner chaque recoin de la bibliothèque en spirale, observant, surveillant, protégeant peut-être ce qui se cache ici.

Vous hésitez un instant, la gorge un peu serrée, puis vous décidez de prendre votre courage à deux mains. Vous vous avancez doucement vers l’une des créatures, une qui a l’air moins intimidante que les autres, avec son corps fait de pièces recyclées et de vignes vertes qui l’enveloppent comme une armure vivante.
"Excusez-moi..." commencez-vous, votre voix à peine plus qu’un murmure, votre cœur battant à tout rompre.
La créature s’arrête net, ses yeux, deux orbes sombres et luisants, se posent sur vous. Vous avalez votre salive et osez poursuivre :
"Où... où est-ce que je me trouve ? Qu’est-ce que je fais ici ?"
Vous marquez une pause, luttant pour ordonner vos pensées. "J’étais en train d’acheter un billet pour le Musée Spiktri. Je me suis dirigé vers un portail... J’ai lu une phrase en bas du plan... Et après, tout s’est brouillé. J’ai été... happé. Et maintenant je suis ici."

La créature vous fixe sans mot dire. Un silence s’installe, et pendant un instant, vous craignez d'avoir commis une erreur en interrompant cette sentinelle. Puis, lentement, elle incline la tête, les pièces de métal et les feuilles bruissant en un son étrange, presque apaisant.
"Vous avez franchi une porte qui ne devait pas être traversée à la légère," dit-elle d’une voix douce, un timbre qui semble à la fois humain et mécanique, une mélodie entremêlée de sons électroniques et de murmures végétaux. "Vous êtes dans le Nexus Biblios, le carrefour des connaissances cachées. Ici, tout est mémoire. Chaque livre, chaque feuille, chaque filament de lumière est une vérité d’un autre monde, d’une autre réalité."

Elle penche légèrement la tête, et une lueur semble danser dans ses yeux. "Vous avez été choisi. Ce que vous lisez sur le plan n’était pas une simple invitation. C’était un contrat. Un engagement. Vous ne pouvez plus revenir en arrière. Votre quête commence ici, au cœur de la connaissance."
Un frisson parcourt votre colonne vertébrale. La créature se détourne, laissant ses mots suspendus dans l’air. Vous réalisez que tout ce que vous pensiez être un simple musée est bien plus. Vous êtes piégé dans un mystère qui dépasse votre compréhension, et l’aventure ne fait que commencer.

Les sentinelles ont disparu tout à coup. Là où elles se déplaçaient encore, patrouillant comme des gardiennes silencieuses, il ne restait maintenant que le vide et l’étrange sensation d’un silence revenu trop brusquement. J'avais l'impression que ce lieu ne cessait de changer en permanence. Les murs semblaient se déplacer subtilement, les spirales de livres se modulaient presque imperceptiblement, comme si la bibliothèque était vivante, évoluant à chaque respiration. Rien n'était stable, tout bougeait, glissait, réorganisait sa forme, ses limites. Ce lieu semblait refuser toute définition, comme une entité mouvante qui échappait à toute tentative de compréhension rationnelle.
Déterminé à comprendre ce qui se passait réellement ici, je décidais de parcourir le lieu, d'explorer ces couloirs étranges et mouvants pour trouver un indice. J'espérais peut-être tomber sur une inscription, un signe, une porte vers une explication qui pourrait éclairer cette situation de plus en plus surréaliste.
Alors que vous déambuliez dans la bibliothèque, vos pas résonnant doucement sur le parquet ancien, votre regard fut attiré par une inscription gravée sur un montant en bois sombre, patiné par le temps. Les lettres, soigneusement sculptées, semblaient presque briller dans la lumière tamisée :
"Vois si un mets sage se crée."

Intrigué, vous vous arrêtez pour contempler cette phrase, murmurant à voix basse :
— C’est quoi, ce jeu de mots ? Une énigme ?
— Non, pas du tout.
La voix, presque imperceptible, continuait, empreinte d’un calme mystique :
— Ce n’est pas un jeu de mots, mais un message. Il existerait une correspondance entre l’art gothique, le langage codé que l’on nomme argotique, et le mythe des Argonautes, évoqué par les alchimistes. Tous convergent vers une quête : celle de la Toison d’or, métaphore de la pierre philosophale.
Vous restez immobile, fasciné et légèrement déconcerté. La voix, empreinte d’une sagesse ancienne, poursuit :
— Comprenez ceci : l’art gothique est bien plus qu’un style architectural. C’est un langage. Un langage codé utilisé par des initiés pour transmettre des vérités cachées. Les initiés, ces "Argonautes", recherchent non une destination physique, mais une élévation spirituelle.
Vous observez le montant gravé, vos pensées tourbillonnant. La voix chuchote une dernière fois, comme si elle s’éloignait dans un écho lointain :
— "Gothique" vient du grec "Co" ou "Cot" : l’art de la Lumière, l’art de l’Esprit. Ce lieu, comme l’art gothique, est une carte. Une invitation à chercher la lumière.
Un silence profond retombe, laissant derrière lui une atmosphère chargée de mystère. Vous reprenez votre marche, mais vos pensées restent fixées sur cette inscription et les mots énigmatiques de ce chuchotement spectral.

Dans les Profondeurs de la Bibliothèque Infinie
Je continuais mon chemin dans les méandres de cette bibliothèque sans fin, où les étagères semblaient plonger éternellement dans des abysses de savoir. La lumière vacillante des chandelles accrochées ça et là projetait des ombres dansantes sur les murs de pierre et les piliers de bois sculptés, chacun chargé de symboles que je ne comprenais pas tout à fait, mais qui vibraient d’une énergie palpable.
Au détour d’un escalier en colimaçon, mes pas me menèrent devant un imposant pilier de bois sombre, lisse au toucher mais gravé de motifs complexes. Alors que je m’approchais, la lumière révéla deux carrés distincts taillés directement dans la surface du pilier, chacun chargé d’un mystère qui semblait me regarder en retour.

Le Premier Carré : SATOR
Le premier carré était ancien, usé par le temps. Ses lettres formant le palindrome bien connu :
SATOR AREPO TENET OPERA ROTAS.
S A T O R
A R E P O
T E N E T
O P E R A
R O T A S
Chaque mot, gravé avec une précision presque divine, semblait flotter légèrement au-dessus du bois. Je pouvais sentir la stabilité qu’il dégageait, une force d’ordre et de maîtrise.
Je me souvenais d’anciens récits murmurés sur ce carré : il était une clé de protection, un bouclier contre les forces du chaos. "Le semeur tient les roues de ses œuvres," disaient-ils. Les mots, en se lisant dans toutes les directions, formaient un symbole d’éternité et d’unité. Ce carré semblait ancrer la bibliothèque elle-même, comme si son énergie empêchait l’effondrement de cet espace infini.

Le Second Carré : SPKTR
Juste à côté, un carré plus récent mais tout aussi énigmatique avait été gravé, ses lignes plus brutes, son énergie plus sauvage :
S P K T R
P K T R P
K T K T K
T R T K T
R P K T R
Contrairement au carré de Sator, celui-ci dégageait une tension, un appel au mouvement et au changement. En son centre, le "K" brillait d’une lumière étrange, comme un point pivot ou une clé activant un portail. Ce carré semblait représenter non pas l’ordre mais une force de passage, une charnière entre des dimensions. Là où Sator était statique, SPKTR semblait être une roue en mouvement, un cycle d’énergies toujours changeantes.

« Tiens, c’est étrange… » murmurez-vous, un souvenir surgissant brusquement. Vous vous souvenez de cette dalle de calcaire sculptée, aperçue près de l’autel de l’ermitage Saint-Antoine de Galamus. Située à quelques mètres seulement, elle portait une gravure qui vous avait intrigué : le carré de Sator, ce mystérieux palindrome. Au-dessus de la dalle, une tête sculptée semblait veiller silencieusement, ajoutant une aura mystique à l’ensemble.
Vous revoyez les lettres du carré gravées dans la pierre :
SATOR AREPO TENET OPERA ROTAS
Un symbole universel et ancien, souvent lié aux alchimistes et aux mystères du monde. La présence de cette tête, comme une sentinelle intemporelle, donnait à l’ensemble un caractère sacré, presque inquiétant. Mais aujourd’hui, une coïncidence étrange se manifeste.
Vous baissez les yeux, et là, dans cette bibliothèque sans fin où vous vous trouvez désormais, vous voyez à nouveau le carré. Gravé sur le montant d’un rayonnage en bois sombre, il semble vous fixer, presque vous interpeller. La tête, cette fois, n’est pas là, mais l’énergie de l’inscription est tout aussi puissante.
— C’est bizarre… c’est la seconde fois que je vois ce carré. À Galamus à Saint-Paul-de-Fenouillets., puis ici… mais pourquoi ?
Autour de vous, la bibliothèque s’étend à perte de vue, un labyrinthe d’allées sombres et de rayonnages interminables. Le carré de Sator semble être un fil conducteur, mais vers quoi ? Et pourquoi vous ?

Et puis, soudain, un livre se mit en suspension devant moi. Comme sorti de nulle part, il flottait dans l’air, vibrant légèrement, sa couverture épaisse et usée craquant légèrement sous le poids des années. Un très vieux manuscrit. Recouvert de terre, il semblait avoir été enterré pendant des siècles avant de ressurgir ici, mystérieusement. Une odeur de terre humide emplissait l’air, une senteur lourde, organique, qui donnait l’impression que ce lieu lui-même respirait la terre et le sous-sol. J'avais presque l'impression de me retrouver dans les entrailles de la planète, comme si la bibliothèque avait décidé de s'enfoncer sous la surface.
Mais ce livre n’était pas comme les autres. Il était bizarre. Un mélange improbable de mécanique et de végétaux. Sa reliure était en partie faite de pièces métalliques, d'engrenages rouillés qui semblaient prêts à s’activer à tout moment, tandis que des vignes s’enroulaient autour de la couverture, vivantes, comme des racines cherchant à se nourrir des secrets contenus à l’intérieur. De petites fleurs aux pétales brillants se balançaient doucement, ajoutant une touche de vie à cet artefact hybride.

Je l’observais, fasciné. Le livre était à la fois ancien et moderne, naturel et artificiel. Un paradoxe en lui-même, comme le lieu qui l’avait engendré. J'étais certain qu'il n'était pas apparu par hasard, qu'il avait un message, un secret qui m'était destiné. La mécanique et les végétaux qui se combinaient étaient comme une métaphore du musée tout entier, de cette alliance improbable entre des éléments qui, à première vue, ne devaient pas coexister.
Une sensation étrange me saisit : ce livre attendait que je l’ouvre. Comme s'il savait, lui, ce que je cherchais, et qu’il s’apprêtait à me le montrer.

Je m'apprêtais à ouvrir le fabuleux Liminal Codex: Keys to the Multiverse. Ma main, légèrement tremblante, se posa sur la couverture étrange faite de métal et de végétation, et je pris une grande inspiration avant de soulever délicatement le livre.
La surprise fut immédiate, et tout ce que je pus penser fut : Whaa… un truc de dingue.
À peine le livre entrouvert, une multitude de portes apparurent devant moi, jaillissant de nulle part, s'élevant avec une grâce inquiétante. Ces portes étaient anciennes, comme tirées d'un autre temps, chacune sculptée avec des motifs aussi mystérieux que fascinants. Des vieilles portes, gravées de symboles indéchiffrables, de figures tordues et de lignes sinueuses qui semblaient presque danser sous la faible lumière.

Elles flottaient autour de moi, tournoyant lentement, m'enfermant dans un ballet hypnotique. Chaque porte semblait avoir une identité propre, une aura différente. L'une était en bois sombre, ses gravures dépeignant des scènes de batailles anciennes, tandis qu'une autre était recouverte de végétation luxuriante, ses vignes s'étendant même dans l'air comme des doigts animés. Une autre encore était faite de métal poli, brillant d'une lueur pâle qui semblait se refléter sur les murs changeants de la bibliothèque.
Le bruit de leur mouvement était léger, comme un murmure, une mélodie à la fois inquiétante et captivante, me donnant l'impression que ce lieu voulait me révéler quelque chose, mais à son propre rythme, selon ses propres règles.

Je me retrouvais au centre de cette danse des portes, émerveillé, mais aussi un peu terrifié. Chaque porte semblait être une invitation à quelque chose de plus grand, une promesse de découvertes extraordinaires, mais aussi de dangers inconnus. J'avais ouvert le Liminal Codex: Keys to the Multiverse, et désormais, il semblait que ce n'était plus à moi de décider du chemin que je prendrais. Les portes s’élevaient, se courbaient autour de moi, m’offrant des choix tout en me privant du contrôle.
Ce n’était plus simplement une bibliothèque. C’était un carrefour entre les réalités, une ouverture vers d’innombrables voies, chacune promettant des mystères insoupçonnés. Je pouvais sentir que ce moment marquait le véritable début de ma quête, et que ce que j'allais choisir de faire à partir de maintenant changerait tout.

Une lumière attira mon attention.
Elle provenait d’une des portes entrouvertes, une lueur douce et vibrante qui semblait me faire signe, presque m'appeler. Sans vraiment savoir pourquoi, je ressentis une attirance irrésistible vers cette lumière. Comme si cette porte-là, parmi toutes celles qui flottaient autour de moi, avait été ouverte spécialement pour moi, me proposant un chemin à suivre.
Je décidais de l’emprunter, de voir ce qui se trouvait derrière. Je fis un pas en avant, franchissant le seuil de la porte lumineuse.
À l'intérieur, tout semblait baigner dans une clarté irréelle, un éclat qui n’appartenait pas à ce monde. Cette lumière dansait, des particules scintillantes flottaient dans l'air autour de moi. C’était comme si la pièce, ou plutôt l’espace, était rempli de secrets en suspens, flottant juste au-delà de ma compréhension. Partout, dans la lumière, je pouvais distinguer des formules de physique, dessinées comme si elles avaient été tracées par une main invisible. Elles brillaient d'une lueur dorée, les symboles se réarrangeant, tourbillonnant, entrelacés avec le mouvement de l’énergie elle-même.

Ces équations étaient entrelacées avec des végétaux, des racines et des tiges qui semblaient pousser à travers les symboles, les enroulant comme pour les dompter. Des feuilles luminescentes s’épanouissaient, des fleurs éthérées apparaissaient ici et là, donnant l’impression que la physique et la nature avaient trouvé un terrain d’entente, une harmonie improbable.
Je restais là, fasciné par la scène. Cette combinaison de science pure, rigide, et de végétation sauvage et libre, formait une sorte de symbiose parfaite, une illustration de l’alliance entre le rationnel et le vivant. C’était comme si la nature elle-même connaissait les secrets de l’univers, et se les appropriait, redessinant les formules pour les faire siennes.

Le murmure d’une énergie ancienne résonnait tout autour, comme une mélodie oubliée qui revenait peu à peu. Le chemin à suivre était baigné de cette lumière vibrante, et, sans plus d’hésitation, je m’avançai plus profondément dans ce nouvel espace. Il semblait y avoir quelque chose à découvrir ici, une vérité cachée, une clé pour comprendre ce que ce musée ou cet univers essayait de me révéler.
Chaque pas me rapprochait d'une vision plus vaste, un savoir qui allait au-delà de tout ce que j'avais pu apprendre jusque-là. C’était plus qu’un passage entre deux portes. C’était une entrée vers une compréhension nouvelle, où la nature et la science ne faisaient qu’un, où chaque particule de lumière portait en elle un message du cosmos.

Dans la lumière, quelque chose surgit.
Une forme majestueuse, presque irréelle, émergeait lentement du cœur de cette clarté incandescente. Il semblait que ce soit un phénix, une créature mythique faite de flammes et de lumière, ses plumes irradiant un éclat brûlant, dansant comme des langues de feu. La lumière autour de lui n’était pas simplement une lueur ; c'était un brasier d’énergie pure, vibrant et puissant.
J’avais l’impression que le phénix s’approchait de moi, que ses ailes de lumière me frôlaient presque. Mais très vite, je compris que ce n’était pas lui qui se déplaçait vers moi… c’était son regard.

Son œil perçant semblait me transpercer, me fixant avec une intensité qui me laissait sans souffle. C’était comme si le monde autour de nous avait cessé d’exister, comme si tout s’était condensé en ce regard incandescent. Je sentais une force immense m’absorber, m’emportant loin de moi-même. Son regard était infiniment profond, un abîme lumineux où se mêlaient des secrets oubliés, des fragments d’un savoir perdu.
Je me retrouvais incapable de détourner les yeux, pris dans ce tourbillon. L'œil du phénix semblait lire au plus profond de mon être, explorer mes pensées, sonder mes peurs, mes espoirs, mes doutes. C'était comme si ce regard n’était pas seulement celui d’un oiseau de feu, mais celui de quelque chose de plus grand, quelque chose qui contenait la connaissance et la sagesse de toutes les réalités.

Plus je fixais cet œil perçant, plus je me sentais absorbé, comme si une partie de moi-même se détachait, se dissolvait dans cette lumière. C’était à la fois terrifiant et étrangement apaisant, comme si cette créature mythique m’invitait à abandonner mes limites humaines, à m’élever au-delà du connu pour devenir partie intégrante de cette flamme éternelle.
L’éclat de la lumière devint de plus en plus intense, envahissant tout mon champ de vision. Ce n’était plus seulement une créature devant moi, mais une présence, un pouvoir qui défiait l’entendement. Le phénix était bien plus qu'une apparition : il était un symbole, un avertissement, une promesse de renaissance.
Puis, soudain, tout s'estompa légèrement, et je restai là, flottant, le regard toujours captivé, comme si ce phénix avait laissé une empreinte lumineuse sur mon âme.

Et là, dans cette lumière incandescente, je commençais à entendre des voix au loin. D’abord des murmures indistincts, comme le bourdonnement d'une conversation à l’autre bout d’une pièce immense. Mais rapidement, les sons se rapprochèrent, devenant plus clairs, se fondant avec l’atmosphère qui m’entourait. C’était comme si les voix étaient aspirées par la lumière, tout comme moi.
Je plissais les yeux, tentant de voir à travers l’éclat éblouissant, et c’est alors que je les aperçus. Trois silhouettes se déplaçaient dans ce qui semblait être une bibliothèque. Oui, une autre bibliothèque, mais différente de celle où je m'étais retrouvé plus tôt. Les contours des rayonnages semblaient mieux définis, et les livres y étaient ordonnés avec une précision étrange, mais familière.

Je m'approchai doucement, les voix devenaient plus audibles. J'essayais d'écouter, de saisir les fragments de leur discussion. Et c’est alors que j’entendis un mot qui fit resurgir une vague de souvenirs. Un mot que j'avais lu juste avant d'être aspiré par ce vortex : Aleint. Oui, c'était bien ça. Le professeur Aleint. Ce nom résonna en moi comme une clé ouvrant la porte d’une mémoire refoulée.
Je tendis l’oreille, forçant mon attention, jusqu’à ce que les mots deviennent clairs.
"… le professeur Aleint… mais oui, c'est lui !" murmurais-je pour moi-même, mon cœur battant plus fort. Cette silhouette devant moi, entourée de deux autres, c’était lui. Le professeur Aleint. Celui dont les mots avaient été imprimés sur la carte, celui qui avait lancé cet appel à une mission pour sauver Earthrum.


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