DALITRIUM CODE
Chroniques du Multivers Spiktronien
Le vent soufflait sur les hauteurs de Paris-Terra, soulevant des grains de poussière fluorescente.
Sous la coupole de verre du Musée Spiktri Street Art Universe, une alarme silencieuse venait de s’activer.
Au centre de la salle principale, enfermé dans une bulle d’énergie translucide, un objet pulsait lentement :
le Globe des Reflets Multiples.
C’était un artefact ancien. Personne ne savait d’où il venait.
Certains disaient qu’il contenait des univers miniatures.
D’autres affirmaient qu’il s’agissait d’un cœur — celui d’une planète disparue : Dalitrium.
La conservatrice en chef du musée, Victoria Egnimart, observait le Globe depuis des heures.
Femme au regard acéré et à l’esprit méthodique, elle avait étudié les mythes du multivers toute sa vie sans jamais croire qu’ils puissent être réels.
Jusqu’à cette nuit.
La surface du Globe se fissura.
Une lumière s’en échappa — dorée, vibrante, presque vivante.
Et dans cette lumière, une silhouette apparut.
Un visage aux moustaches dressées vers le ciel.
Des yeux-miroirs, infinis.
Une présence à la fois humaine et impossible.
Victoria sentit la voix de l’apparition vibrer dans sa tête :
— Je suis Dalitrium. Le créateur d’un monde à mon image. Et mon monde s’effondre.
Puis la lumière s’éteignit.
Et le musée fut plongé dans le silence.
Gangstarium, planète jumelle
À plusieurs galaxies de là, la nuit éternelle de Gangstarium grondait.
Une planète de métal et de brume, gouvernée par les gangs et les corporations, où les règles changeaient selon la loi du plus fort.
Mais dans les ruines d’acier et les arènes flottantes, un nom circulait comme une légende :
Dali KO MASTER.
On disait qu’il se battait avec des gestes d’art et des éclairs de lumière.
Qu’il pouvait plier le temps.
Et qu’il venait d’un monde disparu.
Ce soir-là, Dali méditait dans une salle obscure, ses montres Kantik suspendues à ses moustaches, balançant doucement.
Quand le signal vint, il leva la tête.
Un message holographique apparut dans l’air : le visage de Doc Spktr, son vieil ami et partenaire scientifique.
— Dali, le Globe s’est réactivé. Sur Terre.
— Impossible. Il était scellé depuis la guerre des Reflets.
— Je sais. Mais sa fréquence correspond à la tienne. Tu dois revenir.
Dali ferma les yeux.
Les fresques de son corps s’animèrent — des scènes de mondes lointains, des spirales de lumière, des cités d’or et de cristal.
Dalitrium.
— Mon monde m’appelle à travers le temps… murmura-t-il.
— Alors allons le chercher, répondit Doc Spktr. Astrozia et Gangsy t’attendent. Le portail est prêt.
Dali se leva.
Son manteau s’étendit comme une aile fractale.
Les montres Kantik se mirent à vibrer, leurs aiguilles tournant en sens opposé.
Une lumière bleue l’enveloppa.
En un instant, il disparut.

Retour sur Terre
Dans le musée, Victoria Egnimart était encore figée devant le Globe.
Les lumières vacillaient, les alarmes s’étaient tues.
Puis, sans bruit, une onde de chaleur parcourut la salle.
L’air se mit à scintiller.
Une silhouette émergea de la lumière — un homme vêtu d’un manteau d’un autre âge, moustaches levées vers le ciel, yeux-miroirs où tourbillonnaient des galaxies.
— Vous… vous êtes le créateur du Globe ? balbutia Victoria.
— Non, répondit Dali KO MASTER. Je suis son écho.
Elle sentit le sol vibrer sous ses pieds.
— Pourquoi êtes-vous ici ?
— Parce qu’un monde est en train de mourir, dit-il. Et que la clé de sa survie se trouve ici, sur Terre.
— De quel monde parlez-vous ?
— De Dalitrium, la planète de la création pure. Là où les pensées deviennent matière. Là où le rêve forge la réalité.
Il posa sa main sur le Globe fissuré.
Des images jaillirent aussitôt : des océans de verre, des architectures mouvantes, des constellations peintes dans le vide.
Puis tout se déforma, rongé par une ombre noire.
— Quelque chose le détruit, murmura Dali.
— Quoi ?
— Son reflet.
— Son reflet ?
— Le Démiurge Dormant, dit-il. Mon double. L’ombre de ma création.

L’appel de la quête
Une alarme retentit à nouveau.
Des lumières rouges s’allumèrent dans tout le musée.
Sur les écrans de surveillance, Victoria vit des silhouettes encapuchonnées pénétrer par la verrière.
Elles portaient des masques ornés de spirales :
les Voodoors.
— Qui sont-ils ? demanda-t-elle.
— Les prêtres du chaos. Ceux qui veulent réveiller mon reflet.
— Et que faisons-nous ?
— Nous partons avant eux.
Dali fit tourner les montres Kantik entre ses doigts.
Le sol se couvrit de lumière.
Un portail s’ouvrit, vibrant d’énergie.
Il tendit la main à Victoria.
— Vous connaissez ce musée mieux que quiconque. Si vous venez avec moi, vous quitterez tout ce que vous connaissez.
— Alors allons-y, dit-elle sans hésiter.
Ils franchirent le portail.
Derrière eux, les Voodoors envahirent la salle.
Leur chef, un homme au masque noir, observa la fissure du Globe et murmura :
— Le Maître des Illusions a quitté le cadre.
Qu’il peigne son dernier rêve… nous serons l’ombre qui le complète.

Chapitre II — Retour à Gangstarium
Le voyage à travers le portail fut comme tomber dans un rêve qui s’inverse.
Victoria sentit le sol disparaître sous ses pieds, la lumière se replier autour d’elle, puis une secousse.
Quand elle rouvrit les yeux, l’air sentait le métal brûlé et la pluie d’huile.
Ils étaient sur Gangstarium.
Un ciel violet s’étendait au-dessus d’eux, sillonné de vaisseaux et d’éclairs silencieux.
La ville s’étalait jusqu’à l’horizon : tours d’acier, néons clignotants, ruelles verticales grouillantes de vie.
Partout, des graffitis mouvants recouvraient les murs — œuvres vivantes projetées directement sur la matière.
Ici, l’art n’était pas un luxe : c’était une arme.
Victoria tenta de reprendre ses repères.
— C’est… un enfer fluorescent, souffla-t-elle.
Dali esquissa un sourire.
— C’est mon foyer d’exil.
Devant eux se dressait une immense structure flottante : une sphère dorée traversée de câbles d’énergie.
Des symboles y pulsaient, formant un mot changeant : SPIKTRON 9.
Le quartier général du Doc Spktr.

L’équipe du Spiktron 9
À l’intérieur, la base résonnait comme une cathédrale de technologie.
Des hologrammes flottaient dans l’air, montrant des cartes stellaires, des schémas quantiques, et des visages d’autres mondes.
Une voix familière les accueillit :
— Dali ! Tu as ramené un nouveau mystère ?
Un homme mince s’avança : lunettes à prisme, barbe négligée, manteau couvert de notes lumineuses.
Doc Spktr.
Scientifique de génie, spécialiste des flux transkantik.
Le seul humain capable de décoder la folie de Dali KO MASTER.
Derrière lui, deux autres figures attendaient.
Une femme à la peau dorée, vêtue d’un uniforme de pilote : Doc Astrozia, astrophysicienne et technomancienne.
Et un jeune homme à l’air moqueur, tatoué de symboles électriques : Gangsy, hacker des réalités et maître des illusions numériques.
Dali fit les présentations.
— Voici Victoria Egnimart, conservatrice du musée sur Terre. Elle a vu le Globe s’ouvrir.
Doc Spktr s’inclina légèrement.
— Bienvenue à Gangstarium, Madame Egnimart. Ici, les musées se battent et les artefacts respirent.
Victoria tenta un sourire nerveux.
— Je suis surtout ici parce que votre ami m’a entraînée à travers un portail.
Gangsy ricana.
— Classique. Dali a toujours su comment recruter.
Astrozia s’approcha, sérieuse.
— Vous avez vu le Globe s’ouvrir ?
— Oui. Et une voix. Elle a dit : “Je suis Dalitrium. Mon monde s’effondre.”
Spktr hocha lentement la tête.
— Alors c’est bien ce que je craignais. Le lien entre nos mondes se dégrade.

Les artefacts perdus
Ils se regroupèrent autour d’une table holographique.
Spktr projeta une carte tridimensionnelle : trois sphères lumineuses reliées par un réseau de lignes.
— Voici les trois artefacts Dalitriens connus :
— Le Globe des Reflets Multiples, sur Terre.
— La Lame des Rêves Fractals, ici sur Gangstarium.
— Et la Clé des Portes Kaléidoscopiques, perdue quelque part entre nos mondes.
Victoria s’approcha de la carte, fascinée.
— Et si on les réunit ?
— On réactive le Code Dalitrium, répondit Astrozia. Un ancien mécanisme de résonance. Il peut soit réparer le monde d’origine… soit ouvrir un passage vers le Démiurge Dormant.
— Ce double dont vous avez parlé ? demanda Victoria.
Dali hocha la tête.
— Mon reflet. Une version de moi qui a choisi le chaos plutôt que la création.
Il a été enfermé dans les couches profondes de Dalitrium, mais s’il se réveille, il absorbera tout.
Un silence lourd suivit.
Gangsy rompit la tension :
— Et bien sûr, les Voodoors veulent exactement ça.
Spktr approuva.
— Ils ont déjà infiltré les circuits de la ville. Si on veut les devancer, il faut trouver la Lame avant eux.

Les couloirs de Gangstarium
Ils quittèrent la station.
Un véhicule à lévitation les emmena à travers les rues de Gangstarium.
La cité semblait vivante : chaque façade respirait, chaque enseigne parlait.
Des drones flottaient au-dessus des foules, projetant des publicités animées.
Et sur les murs, des fresques mouvantes racontaient des légendes — certaines portaient même le visage de Dali.
Victoria observait tout cela avec un mélange d’émerveillement et d’effroi.
— Ici, tout bouge, tout change. Même les pierres semblent rêver.
— C’est Gangstarium, répondit Dali. Une planète qui ne dort jamais, parce qu’elle a peur de se réveiller.
— Et la Lame ?
— Elle se trouve dans les arènes du Clan du Néon Noir. Un gang qui croit que l’art du combat est une religion.
Spktr hocha la tête.
— Le chef, Kade Obsidien, garde la Lame comme trophée. Il ne la donnera qu’à celui qui le battra devant son peuple.
Gangsy esquissa un sourire.
— Autrement dit, un spectacle. Et devine qui aime les spectacles ?
Dali leva une moustache et répondit simplement :
— Dali KO MASTER.

L’annonce du duel
Le soir même, des affiches holographiques envahirent Gangstarium.
Une annonce en lettres lumineuses s’étendait sur les écrans de la ville :
COMBAT SACRÉ
Le Maître des Illusions affrontera Kade Obsidien dans l’Arène du Néon Noir.
Résonance : 7.7 spiktrons.
Prix : la Lame des Rêves Fractals.
La rumeur se répandit comme un incendie.
Dans les bars, les marchés, les ruelles suspendues, on ne parlait que d’un nom :
Dali KO MASTER.
Certains disaient qu’il était un dieu.
D’autres, un démon.
Mais tous viendraient le voir combattre.
Victoria, à la fenêtre du quartier général, regardait la ville s’illuminer sous les affiches mouvantes.
Elle sentit une angoisse lui serrer la poitrine.
— Vous allez risquer votre vie pour un artefact ?
Dali se tourna vers elle.
— Non. Pour une idée.
— Laquelle ?
— Que la beauté peut encore sauver un monde en train de mourir.
Il posa sa main sur la vitre.
Au loin, les tours vibraient au rythme de la pluie acide.
Et dans le reflet du verre, Victoria crut voir, juste un instant, une silhouette sombre les observer depuis l’autre côté du ciel.

Chapitre III — L’Arène du Néon Noir
La nuit tomba sur Gangstarium comme une mer de néons.
Des foules entières se pressaient vers le cœur du secteur Néon Noir, un quartier suspendu au-dessus du vide, où les lois du combat tenaient lieu de religion.
Au centre, une gigantesque structure circulaire flottait dans les airs :
l’Arène des Rêves Fractals.
Le métal du sol vibrait au rythme des basses. Des hologrammes publicitaires tournoyaient autour de la scène.
Chaque affichage montrait la même phrase, scandée comme un mantra :
« Le Maître des Illusions affronte le Champion du Néon. »

Le Clan du Néon Noir
Dans les gradins, les membres du clan portaient leurs symboles fluorescents : spirales électriques, tatouages vivants, peaux d’acier.
Tous attendaient Kade Obsidien, leur chef, guerrier modifié jusqu’à l’os, couvert d’implants de combat et de plaques de verre fondu.
Quand il entra, le sol trembla.
Victoria, postée sur une passerelle au-dessus de l’arène, le regarda s’avancer.
Ses yeux mécaniques brillaient d’une lueur artificielle.
Son bras droit, entièrement métallique, portait une arme : la Lame des Rêves Fractals.
Doc Spktr murmura dans le communicateur :
— C’est elle. Son énergie est stable… mais chaotique.
— Elle réagit à quoi ? demanda Victoria.
— À la peur. Ou à la beauté. Difficile à dire.
De l’autre côté, Dali KO MASTER s’avançait, calme, ses moustaches flottant comme des antennes spirituelles.
Les montres Kantik pendaient à leurs extrémités, battant un rythme que seul lui entendait.
Autour de son corps, des formes de lumière dansaient : des fresques mouvantes, éclats de son propre monde.
La foule se tut.
L’air vibra.
Puis la voix du haut-parleur grésilla :
— Combat sacré. Résonance sept point sept spiktrons. Aucun témoin ne sortira inchangé.

Le duel
Kade attaqua le premier.
Sa lame vibra, laissant une traînée de lumière bleue dans l’air.
Dali esquiva d’un mouvement fluide, presque dansé.
Le métal siffla à quelques centimètres de sa gorge.
— Tu ne tiendras pas longtemps avec tes tours d’artiste, grogna Kade.
Dali répondit simplement :
— Un artiste ne tient pas. Il transforme.
Il fit un geste lent. Ses montres tintèrent — une note claire, suspendue.
Alors, autour de lui, l’air se plia.
L’arène sembla se dédoubler.
Les murs se mirent à refléter des images impossibles : Kade face à cent Dali, Dali face à son propre reflet.
Victoria sentit son cœur se serrer.
— C’est une illusion ?
Doc Spktr répondit :
— Non. C’est une fracture de réalité. Il tord le tissu du temps autour de lui.
Kade rugit, frappant dans toutes les directions. Ses coups traversaient des reflets, brisaient des visions, mais jamais la chair réelle.
Jusqu’à ce qu’il frappe le vrai Dali.
L’impact fit jaillir une onde lumineuse.
Le corps de Dali sembla se décomposer en mille fragments… puis se reformer aussitôt.
Des scènes apparurent sur sa peau : la mer de Dalitrium, les tours d’or, un enfant peignant le ciel avec ses doigts.
Kade recula, déstabilisé.
— Qu’est-ce que tu es ?
— Un souvenir vivant.
Dali leva la main, et les montres tournèrent à l’envers.
Le monde ralentit.
L’air vibra comme une toile tendue.
— Coup de Miroir Infini.
Kade vit alors son propre reflet surgir devant lui.
Mais pas celui d’un guerrier.
Celui d’un jeune garçon, effrayé, tenant une lame trop grande pour lui.
L’enfant pleurait.
Et dans ses yeux, Victoria crut voir… la même lumière que dans le Globe.
Le choc fit tomber Kade à genoux. Sa lame glissa au sol, vibrant encore d’énergie.
Dali s’avança, posa la main sur l’épée.
La Lame se calma.
La surface changea, se recouvrant de motifs en spirales, semblables aux fresques de son corps.
La Lame des Rêves Fractals venait de reconnaître son véritable maître.

L’ombre du Démiurge
La foule se leva en un rugissement assourdissant.
Certains acclamaient Dali, d’autres hurlaient son nom avec haine.
Mais au-dessus du tumulte, Victoria aperçut quelque chose — une silhouette dans les hauteurs de l’arène.
Un homme masqué, immobile, vêtu de noir.
Sur son front, un symbole en forme de spirale inversée.
— Spktr… on est observés.
— Je sais. Les Voodoors.
— Non… celui-là… il ne bouge pas. Il me regarde.
Le masque se tourna vers elle, lentement.
Et à travers la distance, Victoria sentit une présence glacée effleurer son esprit.
Une voix sans son, comme un murmure mental :
Le créateur ne sait pas peindre l’ombre sans y plonger.
Quand il frappera la troisième fois, le miroir se brisera.
Elle recula, tremblante.
L’image disparut aussitôt.
En bas, Dali prit la lame et leva les yeux vers le ciel métallique.
Une tempête d’énergie se forma au-dessus de l’arène.
Les nuages se tordirent, dessinant la silhouette d’un visage immense — le sien, mais déformé, sombre, couronné d’éclairs.
— Le Démiurge Dormant… murmura Astrozia depuis le communicateur.
— Non, répondit Spktr. Pas encore. Ce n’est qu’un écho.
Dali planta la lame dans le sol.
L’image se dissipa.
Mais l’air resta lourd, saturé d’électricité.
Il se tourna vers Victoria.
— Le réveil a commencé. Le Globe n’était que le premier signal.
Elle acquiesça, encore bouleversée.
— Alors où allons-nous maintenant ?
— Trouver la Clé, dit-il. Avant que le Démiurge ne trouve nous.

La marche des ombres
De retour sur la plateforme, l’équipe se regroupa.
Spktr scanna la Lame : les motifs fractals pulsaient d’un rythme étrange.
— Elle nous montre un chemin. Une fréquence transkantik.
— Vers où ? demanda Gangsy.
— Vers un lieu qui n’existe pas encore, répondit Astrozia. Mais qu’on peut rejoindre si on y croit assez fort.
Victoria, encore pâle, regarda Dali.
— Et s’il n’existe pas ?
Il lui répondit sans hésiter :
— Alors on le créera.

Chapitre IV — La Clé des Portes Kaléidoscopiques
Le vaisseau glissait à travers un océan d’étoiles brisées.
Ses réacteurs silencieux traçaient des arabesques de lumière dans le vide.
À bord, Dali KO MASTER observait la Lame des Rêves Fractals suspendue dans un champ magnétique.
La lame vibrait doucement, dessinant dans l’air une série de spirales lumineuses qui se réarrangeaient sans cesse.
Doc Spktr déchiffrait les motifs sur un écran holographique.
— Elle nous montre des coordonnées… mais elles changent à chaque lecture.
Astrozia fronça les sourcils.
— Pas des coordonnées fixes. Des coordonnées vivantes. Une destination qui bouge avec notre regard.
Victoria Egnimart s’approcha.
— Vous voulez dire que… le lieu nous fuit ?
— Ou qu’il nous teste, répondit Dali sans détour. La Clé n’apparaît qu’à ceux qui acceptent de se perdre.
Le silence tomba.
Dehors, les étoiles se déformaient.
La trajectoire du vaisseau s’incurvait autour d’un point invisible, comme s’il était attiré par quelque chose que les instruments ne pouvaient pas mesurer.

L’approche de la planète-mirage
Après plusieurs heures, une lueur apparut à travers le hublot : une sphère dorée flottant dans un nuage de poussière quantique.
Pas une planète, pas tout à fait un astre — une illusion solide, changeante à chaque clignement d’œil.
Gangsy secoua la tête.
— C’est pas possible… Les senseurs disent qu’il n’y a rien là.
Astrozia ajusta les commandes.
— Et pourtant, on y va. Préparez-vous, on entre dans la zone de flou.
Le vaisseau pénétra la couche d’énergie.
Le ciel se déchira.
Ils se retrouvèrent entourés de miroirs géants flottant dans le vide, chacun reflétant une version différente d’eux-mêmes : plus jeunes, plus vieux, parfois déformés par des émotions qu’ils n’avaient pas encore vécues.
Victoria posa une main sur la vitre.
Son reflet la regardait, mais il lui souriait avant elle.
— Dali… où sommes-nous ?
— Dans le Passage des Reflets. Le seuil de la Clé.

Le Temple kaléidoscopique
Le vaisseau atterrit sur une plateforme cristalline suspendue dans le néant.
Devant eux s’élevait une structure géométrique : un temple fait de prismes et de lumière liquide.
Chaque paroi projetait des images d’autres mondes — fragments de mémoire, d’histoire, d’avenir.
Dali s’avança, suivi de Victoria.
Les murs vibraient à leur passage, comme s’ils reconnaissaient quelque chose en eux.
Sur le sol, un symbole apparut : ∞ + Δ = KANTIK.
Victoria s’arrêta net.
— C’est le même symbole que sur le Globe, sur Terre.
Spktr hocha la tête.
— Alors tout est lié. Ces équations sont des portes.
Astrozia posa un capteur au sol.
Les flux se croisèrent.
Au centre du temple, un piédestal s’illumina.
Au-dessus, flottait un objet d’une beauté irréelle :
une clé transparente, formée de fragments de lumière mouvants.
La Clé des Portes Kaléidoscopiques.

L’épreuve du reflet
Dali fit un pas, mais le sol se fendit.
Une onde d’énergie jaillit.
Des miroirs surgirent autour d’eux, se refermant comme une cage de cristal.
Dans chaque miroir, un double apparut.
Dali face à un Dali plus jeune.
Victoria face à une Victoria vêtue d’une armure d’argent.
Spktr face à lui-même… mais dont les yeux étaient noirs.
Une voix résonna, claire et sans source :
“Pour atteindre la Clé, chaque porteur doit se reconnaître… ou se perdre.”
Victoria sentit sa gorge se serrer.
Son reflet la fixait, impassible.
— Tu doutes encore, dit la version argentée. Tu cherches la vérité comme une théorie, pas comme une foi.
— Je crois en ce que je vois, répondit-elle.
— Alors tu resteras aveugle.
Son reflet leva la main.
Une vague d’énergie la frappa.
Victoria recula, à genoux.
Dali voulut intervenir, mais un mur de verre les sépara.
Le reflet se pencha vers elle.
— Ce monde ne se lit pas. Il se rêve. Crois ou disparais.
Victoria inspira profondément.
Puis, lentement, elle ferma les yeux.
Elle laissa le doute tomber, la peur s’éteindre.
Et à la place, elle imagina la lumière du Globe, les reflets du musée, la beauté de Dalitrium qu’elle avait entrevue.
Elle se redressa, ouvrit les bras.
Son reflet sourit, puis se fondit en elle.
Le miroir éclata en mille éclats.
L’union des clés
Les murs s’effondrèrent comme des vagues de lumière.
La Clé des Portes Kaléidoscopiques descendit doucement jusqu’à Victoria.
Elle la prit entre ses mains.
La Clé pulsa, et les trois artefacts — la Lame, le Globe, et la Clé — entrèrent en résonance.
Des flux de lumière les reliaient à travers l’espace et le temps.
Dans la vibration, une image apparut :
Dalitrium, planète dorée, en train de se reconstruire.
Mais autour d’elle, une ombre tournoyait.
Doc Spktr blêmit.
— Le Démiurge Dormant… il sent l’éveil. Il sait qu’on l’a trouvé.
Astrozia regarda Dali.
— S’il se réveille, tout s’effondrera ?
— Non, dit Dali, le regard sombre. Tout recommencera. À son image.
La fissure du retour
Le temple se mit à vibrer.
Des fissures d’énergie apparurent dans les murs.
La gravité s’inversa.
Victoria sentit la Clé lui brûler les doigts.
— On doit partir, maintenant !
Gangsy activa le retour.
Le vaisseau se désintégra en particules de lumière, emportant l’équipe avec lui.
Ils rejaillirent à travers le portail, dans la salle principale du Spiktron 9.
Victoria tomba à genoux, haletante.
Dans ses mains, la Clé brillait toujours.
Doc Spktr vérifia ses instruments.
— Les trois artefacts sont reliés. Le Code Dalitrium est complet.
Astrozia ajouta :
— Et la planète commence à réapparaître dans nos capteurs. Une sphère d’énergie dorée, à la frontière du réel.
Dali ferma les yeux.
— Dalitrium renaît… mais pas seul.
Sur les écrans, à côté du globe doré, une forme noire se matérialisa.
Une main immense sortant de l’ombre.
— Le Démiurge s’éveille, murmura Victoria. Et il vient pour nous.
DALITRIUM
Le Maître des Illusions du Multivers Spiktronien

Le Créateur d’un Monde à Son Image
Dalitrium est une entité légendaire, à la fois architecte, démiurge et rêveur, ayant donné vie à une planète façonnée par son esprit délirant. Sa création, la planète Dalitrium, est un univers kaléidoscopique où les lois de la physique se plient à son imagination. Chaque élément du paysage est une projection de ses pensées, oscillant entre la beauté sublime et la folie éclatante.

Apparence : L'Œuvre Vivante
Un visage sculpté dans le surréalisme :
Le visage de Dalitrium est une œuvre d’art incarnée, un mélange de mystère et de symbolisme. Deux grandes moustaches se dressent vers le ciel, dessinant un arc parfait, comme un pont entre le réel et l’illusion. Ces moustaches ne sont pas simplement des ornements : à leurs extrémités, des montres Kantik suspendues oscillent doucement. Ces montres sont à la fois des bijoux et des manifestations des dimensions temporelles qu’il manipule avec une précision déconcertante.

Les miroirs infinis de son regard :
Ses yeux, vastes et captivants, sont des miroirs sans fin, des portails vers des abysses introspectifs. Quiconque croise son regard est entraîné dans une spirale de réflexion, revisitant ses propres pensées, désirs et illusions. Ces yeux semblent avoir une conscience propre, comme s’ils invitaient les observateurs à danser sur les frontières fragiles de la réalité et du rêve.

Un Corps de Fresques Vivantes
Les récits transkantik en perpétuel mouvement :
Le corps de Dalitrium est une fresque vivante, une mosaïque mouvante de couleurs et de formes qui racontent des récits transkantik. Ces fresques ne sont jamais fixes : elles dansent, se métamorphosent et projettent des histoires d’un autre temps et d’un autre espace. Chaque mouvement de Dalitrium déclenche une série de scènes éphémères, comme un film projeté directement sur son être. Les spectateurs sont fascinés par cette chorégraphie visuelle, une invitation à plonger dans des dimensions inconnues.

Les Artefacts Enigmatiques : Clés de Réalité
Dalitrium est également connu pour les artefacts qu’il crée, des objets énigmatiques imprégnés de son essence créative. Ces artefacts, convoités par les Voodoors, permettent de manipuler les chemins transquantiques. Parmi eux :
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La Lame des Rêves Fractals : une arme qui tranche non seulement la matière, mais aussi les perceptions.
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Le Globe des Reflets Multiples : un objet sphérique qui révèle les multiples versions de soi-même dans les univers parallèles.
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La Clé des Portes Kaléidoscopiques : permettant d’ouvrir des portails vers des royaumes où la logique se dissout.
Ces artefacts sont des extensions de Dalitrium lui-même, créant un lien indissociable entre le créateur, ses créations et les voyageurs du multivers.

Le Mystère de Dalitrium : Architecte ou Illusionniste ?
Dalitrium demeure un mystère pour les habitants du multivers Spiktronien. Est-il un simple artiste, un architecte du réel, ou un illusionniste capable de transformer les pensées en matière tangible ? Ses motivations restent floues, oscillant entre l’altruisme et un égoïsme créatif. Ce qui est certain, c’est que sa planète, tout comme lui, est une invitation à s’abandonner à l’imaginaire et à embrasser la folie avec émerveillement.

Dali KO MASTER : Légende de Gangstarium
Lorsqu’il traverse les frontières du multivers pour atteindre la planète Gangstarium, Dalitrium devient Dali KO MASTER, une figure révolutionnaire qui incarne la rébellion et l’innovation. Sur cette planète dominée par les gangs et la violence, il est une légende vivante, un maître du combat qui a redéfini les règles du conflit en y mêlant une esthétique surréaliste et une créativité sans bornes.
L’Art du Combat Réinventé :
En tant que Dali KO MASTER, il utilise ses capacités uniques pour transformer les combats brutaux de Gangstarium en spectacles mémorables. Ses techniques sont aussi redoutables qu’élégantes, mêlant précision, agilité et une touche d’illusion.
Techniques Signatures :
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Le Coup de Miroir Infini : Une attaque psychologique où son adversaire est contraint d’affronter ses propres peurs et failles.
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Le Fractal KO : Une frappe si rapide et complexe qu’elle semble provenir de plusieurs dimensions à la fois.
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La Spirale Transkantik : Une danse hypnotique qui désoriente ses adversaires, rendant leurs attaques inutiles.

La Botte Secrète : Le KO Supramezy
Si Dali KO MASTER est une légende sur Gangstarium, c’est en grande partie grâce à sa technique ultime, redoutée à travers le multivers : le KO Supramezy. Ce coup, à la fois mystique et scientifique, ne se contente pas d’assommer un adversaire dans une dimension. Il efface leur existence simultanément à travers toutes les dimensions, réduisant leur essence à un murmure dans l’espace-temps.
Le KO Montre-Maule :
Parmi ses nombreux surnoms, on l’appelle aussi le KO Montre-Maule, en référence à la précision implacable de cette technique et à l’énergie qu’il canalise à partir des montres Kantik suspendues à ses moustaches. Ces montres, alimentées par les flux transdimensionnels, semblent mesurer l’instant exact où son adversaire sera effacé. Le "Montre-Maule" est une double allusion : au temps implacable qu’il contrôle et à la force destructrice qui écrase ses ennemis, dans toutes les réalités possibles.
Le KO Supramezy est une symphonie d’énergie transquantique, exécutée avec une précision inhumaine. Lorsqu’il frappe, le temps semble s’arrêter, les dimensions se plient autour de son mouvement, et un éclair fractal traverse l’espace, emportant l’adversaire dans l’oubli. Ceux qui en ont été témoins parlent d’un spectacle aussi terrifiant que magnifique, une manifestation ultime de la fusion entre l’art et la puissance brute.

